Présentation de l'Exposition

Déjà, l’Antiquité, égyptienne comme gréco-romaine, décrit des animaux imaginaires, qu’elle considère toutefois comme bien réels. Le Moyen Âge fait de même. Au seuil de l’époque moderne, l’homme commence à étudier avec une approche critique les savoirs hérités des Anciens et réserve peu à peu au seul monde de la création littérature et artistique la description et l’utilisation d’animaux imaginaires. Le monde contemporain procède de la même façon, mais, encore au XXIe siècle, les animaux créés de toutes pièces par l’ingénieur et le scientifique sont bien eux aussi des bêtes en partie nées de l’imagination des hommes.

Cette exposition invite à découvrir l’histoire et les emplois d’animaux inventés : la licorne ; le Phénix, un oiseau immortel ; le borametz, mi-mouton, mi-courge ; de nombreux dragons, tels que la Grand’goule, l’Hydre de Lerne ou la guivre ; des êtres hybrides mi-hommes, mi-animaux, comme Mélusine, familière du Poitou, ou les Cynocéphales, hommes à tête de chien qui vivent dans des contrées lointaines.

Mais l’exposition permet aussi de redécouvrir des animaux bien réels auxquels on a prêté des vertus particulières, aigle et renard, lion ou loup, en les utilisant dans des récits moraux ou en les choisissant pour représenter une personne, un lieu ou un groupe d’hommes ; d’autres animaux sont parés de vertus imaginaires car ils étaient mal connus, mal compris : il en est ainsi de la salamandre, mais également du tatou, du poisson volant et du paresseux, que les Européens ont découverts tardivement.

L’imagination joue un rôle différent suivant les animaux et les époques. La science a, à partir du XVIe siècle, peu à peu mis à la première place l’observation, tout en diminuant le crédit accordé aux légendes rapportées par les Anciens (« Animal & sciences »). La fiction, dans le conte et la fable, a, elle, utilisé l’animal pour donner des leçons de morale ou parler des hommes eux-mêmes et de leurs comportements (« Animal & fiction »). L’animal porte également une valeur emblématique : il est choisi par certaines personnes pour les représenter dans leurs armes ou leurs enseignes. Certains ont un nom qui évoque l’animal, d’autres non, ce qui ne les empêche pas de puiser abondamment dans la très riche symbolique animale, qui peut être ambivalente et permet de délivrer un message polysémique (« Animal & identité »). Enfin, certains êtres sont doubles ou inhabituels : ils sont monstres par leur taille, par leur forme, par leur hybridité, et permettent d’exprimer les rêves et espoirs des hommes comme leurs peurs ou les interdits (« Animal & monstres »).


A propos

Cette exposition est née du désir de faire connaître aux étudiants et aux enseignants-chercheurs de l’Université de Poitiers, comme aux personnes qui ne fréquentent pas quotidiennement le campus universitaire, les richesses du Fonds ancien de l’Université de Poitiers. Issu de dons d’enseignants-chercheurs, de saisies faites suite à la séparation de l’Eglise et de l’État et d’une patiente collecte par les bibliothécaires, ce fonds encyclopédique, riche de près de 40 000 volumes, permet de découvrir les évolutions de la production imprimée de manière artisanale, du milieu du XVe siècle, époque de la naissance de la typographie, au début du XIXe siècle, quand impression, composition et fabrication du papier comme de la reliure se mécanisent peu à peu.
« Animal & imaginaires : du sphinx à la chimère » est le fruit d’une collaboration étroite entre enseignants-chercheurs, étudiants et bibliothécaires. Qu’ils soient ici tous remerciés.
 
Auteurs des textes : Edina Bozoky, Michel Briand, Laurent Hablot, Sébastien Jahan, Liliane Jagueneau, Pierre Martin et Fabrice Vigier, enseignants-chercheurs de l’Université de Poitiers ; Nicolas Fromentin, Damaly Hun, Adrien Meunier, Laurine Poinot et Floriane Roy, étudiants de l’Université de Poitiers ; Aude-Lise Barraud, Lucie Blanchard et Marjorie Morel, étudiants de l’Université de Bordeaux III ; Stéphanie Daude, Aurélie Mattelon, Sandrine Painsard et Anne-Sophie Traineau, bibliothécaires au Service commun de la documentation à l’Université de Poitiers ; Pascale Brudy, docteur en histoire, Université de Poitiers ; Matteo Ferrari ; Benoît Traineau, enseignant de lettres-histoire du lycée professionnel Raoul Mortier de Montmorillon ; les lycéens de la classe de seconde 11 du lycée Léonard de Vinci de Levallois-Perret et leur enseignant Raphaël Fraticelli
 
Relecture des textes : Anne Cavarroc
 
Validation scientifique des travaux des étudiants : Michel Briand, Laurent Hablot, Véronique Meyer, Denise Turrel, Cécile Voyer
 
Infographie : Mélody Bellier
 
Photographies : Jérôme Bonneau, Jean-Philippe Bozier, Dominique Gagner, Olivier Neuillé, Jean-Marie Perraux, Elise Vigier, Christian Vignaud
 
Mise à disposition de reproductions de manuscrits et d’objets d’art : Archives départementales de la Vienne ; Médiathèque François Mitterrand de Poitiers ; Bibliothèque nationale de France ; Bibliothèque municipale de Verdun ; Bibliothèque municipale de Cambrai ; Bibliothèque Sainte-Geneviève ; Musée Sainte-Croix de Poitiers
 
Ressources pédagogiques : Benoît Traineau ; Dominique Quella-Villéger
 
Mise en ligne de l’exposition virtuelle : Marion Coene, Delphine Burnet, Amadou Dieng, Fabien Goupilleau (Master Web éditorial, UFR Sciences Humaines et Arts de l’Université de Poitiers)