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Les Armes de la ville de Poitiers - Un cas d’école héraldique

Les armes de la Ville de Poitiers


Poitiers
La Cosmographie universelle de tout le monde… / Sé... Afficher la suite de la légende

Les armes de la Ville de Poitiers


Poitiers
La Cosmographie universelle de tout le monde… / Sébastien Münster. - Paris : N. Chesneau, 1575 (Poitiers, Bibliothèque universitaire, Fonds ancien, XVIg 1854)

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Description des armoiries de la ville de Poitiers telles qu’elles se sont fixées à la fin du XIVe siècle et conservées jusqu’à nos jours :
D’argent au lion de gueules à la bordure de sable besantée d’or, au chef d’azur chargé de trois lis d’or brochant sur le tout.
Cet assemblage de signes résulte d’une superposition de différentes « strates armoriales » qui traduisent l’histoire de la cité, de ses princes et de ses habitants.

Tout commence avec le simple écu chargé d’un lion : un écu « d’argent au lion de gueules ». Richard Cœur de Lion le porte très vraisemblablement après son investiture au comté de Poitiers en 1169.

Quelques années plus tard, Richard délaisse ces armes pour son célèbre écu de gueules chargé de trois léopards passants d’or qui deviendra celui des rois d’Angleterre après lui.

Pourquoi ce choix ? Etait-ce l’écu porté par les derniers comtes de Poitiers ? Οu les armoiries utilisées par sa mère Aliénor ? Une variante de l’écu Plantagenêt héritée du comte Geoffroy d’Anjou ?

L’ajout d’une bordure noire semée de besants d’or à l’écu d’argent au lion de gueules est lié au don du comté de Poitiers par le roi Henry III à son frère Richard entre 1225 et 1241. Cette bordure s’appelle une brisure, un signe distinctif qui signale un « cadet ». Elle permet peut-être à Richard, également comte de Cornouailles (en Angleterre), d’associer les armoiries de ses deux comtés puisque l’on prête au comté de Cornouailles un écu de sable semé de besants d’or.

Ces nouvelles armes des comtes de Poitiers sont partagées avec divers vassaux. La bataille de Taillebourg (Charente) en 1242 voit même s’affronter les deux compétiteurs au comté du Poitou, Richard de Cornouailles et Alphonse de Poitiers, sous les mêmes et uniques couleurs, ce qui ne manque pas de générer une certaine confusion sur le champ de bataille.

L’écu au lion de gueules poitevin, associé à diverses armoiries ou brisures, se maintient ainsi durant tout le Moyen Âge. La ville de Poitiers le fait figurer sur son sceau urbain. À la fin du XIVe siècle, les rois de France concèdent à Poitiers l’honneur d’ajouter un chef (partie supérieure de l’écu) aux couleurs des armes royales, signalant à la fois le statut de bonne ville de Poitiers et la domination-protection que le roi exerce sur la ville.

Les armes de Poitiers sont donc un véritable miroir de l’histoire médiévale de la cité.

 
Les couleurs de l’héraldique : Rouge : gueules ; Bleu : azur ; Noir : sable ; Vert : sinople ; Violet : pourpre ; Orange : orangé
 

Description des armoiries de la ville de Poitiers telles qu’elles se sont fixées à la fin du XIVe siècle et conservées jusqu’à nos jours :
D’argent au lion de gueules à la bordure de sable besantée d’or, au chef d’azur chargé de trois lis d’or brochant sur le tout.
 
Cet assemblage de signes résulte d’une superposition de différentes « strates armoriales » qui traduisent l’histoire de la cité, de ses princes et de ses habitants.
 
Tout commence avec le simple écu chargé d’un lion : un écu « d’argent au lion de gueules ».
Richard Cœur de Lion le porte très vraisemblablement après son investiture au comté de Poitiers en 1169. 
 
Quelques années plus tard, Richard délaisse ces armes pour son célèbre écu de gueules chargé de trois léopards passants d’or qui deviendra celui des rois d’Angleterre après lui.
 
Pourquoi ce choix ? Etait-ce l’écu porté par les derniers comtes de Poitiers ? Οu les armoiries utilisées par sa mère Aliénor ? Une variante de l’écu Plantagenêt héritée du comte Geoffroy d’Anjou ? 

L’ajout d’une bordure noire semée de besants d’or à l’écu d’argent au lion de gueules est lié au don du comté de Poitiers par le roi Henry III à son frère Richard entre 1225 et 1241. Cette bordure s’appelle une brisure, un signe distinctif qui signale un « cadet ». Elle permet peut-être à Richard, également comte de Cornouailles (en Angleterre), d’associer les armoiries de ses deux comtés puisque l’on prête au comté de Cornouailles un écu de sable semé de besants d’or.  
 
Ces nouvelles armes des comtes de Poitiers sont partagées avec divers vassaux. La bataille de Taillebourg (Charente) en 1242 voit même s’affronter les deux compétiteurs au comté du Poitou, Richard de Cornouailles et Alphonse de Poitiers, sous les mêmes et uniques couleurs, ce qui ne manque pas de générer une certaine confusion sur le champ de bataille.
 
L’écu au lion de gueules poitevin, associé à diverses armoiries ou brisures, se maintient ainsi durant tout le Moyen Âge. La ville de Poitiers le fait figurer sur son sceau urbain. À la fin du XIVe siècle, les rois de France concèdent à Poitiers l’honneur d’ajouter un chef (partie supérieure de l’écu) aux couleurs des armes royales, signalant à la fois le statut de bonne ville de Poitiers et la domination-protection que le roi exerce sur la ville.  
 
Les armes de Poitiers sont donc un véritable miroir de l’histoire médiévale de la cité.
 
 
Les couleurs de l’héraldique : Rouge : gueules ; Bleu : azur ; Noir : sable ; Vert : sinople ; Violet : pourpre ; Orange : orangé

Laurent Hablot